La Société d'histoire de Lyon, fondée en 1807 sous le nom de Cercle littéraire et régie par la loi du 1er juillet 1901, se propose, par les recherches et les communications de ses membres, amateurs et chercheurs, d’approfondir et de diffuser la connaissance de l’histoire de la ville de Lyon, de sa région et de leurs habitants. La Société a vocation à s’enrichir de nouveaux membres actifs ou sympathisants.
Une sociabilité :
La Société permet à des professionnels et à des amateurs de se rencontrer et de s’estimer en partageant une même passion pour leur ville et leur région.
Des conférences sur l’histoire de Lyon :
Les conférences mensuelles se tiennent le troisième lundi de chaque mois aux Archives municipales de Lyon à 18 h 15 précises et sont ouvertes au public (entrée libre dans la limite des places disponibles).
Une séance foraine annuelle :
Chaque année au mois de juin, les membres de la Société visitent un monument de Lyon ou de sa région apprécié pour ses qualités historiques, patrimoniales ou archéologiques (musée, château, abbaye...).
Un bulletin :
La Société a repris la publication de ses travaux en 1992 à travers l’édition d’un bulletin qui contribue à son rayonnement scientifique. Il permet également de s’associer des chercheurs dont les champs d’intérêt touchent à l’histoire de Lyon et du Lyonnais.
Les membres titulaires s’engagent à faire bénéficier la Société du fruit de leurs travaux (historiques ou administratifs) en prononçant notamment d’une conférence statutaire dans un délai de trois ans après leur admission et prennent une part active à l’élaboration de la programmation annuelle des conférences.
Les membres associés soutiennent l’action de la Société et participent aux conférences mensuelles. Ils s’acquittent simplement d’une cotisation annuelle incluant le bulletin et peuvent devenir membres titulaires. Ils sont associés aux différentes activités de la Société
DESCRIPTIF
- Palais du Commerce, place des Cordeliers, 2015 -
- Saône : Pierre-Scize et en face Subsistances, 1900 environ -
- Statue de Louis XIV, place Bellecour, 2015 -
En rejoignant la Société d'histoire de Lyon, vous soutenez son action en faveur de la diffusion de l’histoire de Lyon à destination d’un large public.
HISTOIRE
La Société historique, archéologique et littéraire de Lyon (1807-2007)
Le 14 avril 1807, il y a tout juste deux siècles, dix-sept jeunes lyonnais se réunissaient au domicile d’un professeur de lettres pour jeter les bases d’un cénacle auquel ils donnèrent le nom de Cercle littéraire de Lyon. Cette société savante (1) est, de fait, l’ancêtre direct de la Société historique, archéologique et littéraire, reconnue aujourd’hui pour la qualité de ses travaux et de ses publications. La date de fondation lui confère le deuxième rang par ordre d’ancienneté au sein des sociétés lyonnaises. En outre, dans le foisonnement des sociétés créées au XIXe siècle, elle est l’une des rares à subsister à présent. Si elle existe encore, c’est qu’elle a survécu aux crises d’adolescence, d’usure, de lassitude, de financement et surmonté les obstacles qui se sont présentés sur sa route en sachant évoluer dans une société aux multiples changements, sans renoncer pour autant à l’essentiel : un cercle convivial réunissant des hommes désireux de partager leurs connaissances et d’en faire bénéficier leur environnement. En un mot, le réalisme de ses dirigeants a surmonté la sclérose et la nostalgie d’un monde passé qui, hélas !, ne se reproduira pas. Il est opportun de rappeler quelques traits de cette évolution.
Le nom et les objectifs de la société
Le Cercle littéraire voit le jour dans une ville dont la Révolution a détruit les centres culturels,écoles et sociétés savantes. Une nouvelle génération ne trouve pas sa place dans l’Académie de Lyonrétablie par la volonté consulaire en 1800, et réunissant des survivants du régime précédent. Ilsconsidèrent, de plus, que cette vénérable compagnie fait une part trop belle à la science. Néanmoinsles fondateurs de 1807 se donnent un objectif semblable : « la culture des lettres, des sciences et desarts. Après quelques années troublées par les changements de régimes, ils remplacent, en 1830, lemot cercle par celui de société, peut-être pour rappeler le nom d’une société défunte, mais surtoutpour insister sur l’engagement de chacun au service de tous. La Monarchie de Juillet ouvre une ère glorieuse pour les sociétés savantes, initiées, incitées et favorisées par le gouvernement. De nombreusessociétés se créent à Lyon (2) et la compagnie est conduite à préciser son champ d’études.Ses publications portent en sous-titre, « littérature, histoire et archéologie » dès 1867, et le nom de Société littéraire, historique et archéologique est officialisé en 1871. Si des réticences ne s’étaient pas manifestées en 1924, l’objet social serait devenu « l’étude de l’histoire de Lyon et de sa région ».C’est pourquoi, sans débat, le nom actuel de Société historique, archéologique et littéraire est adoptéen 1951, tant il semblait naturel que la recherche historique figure comme premier objectif. Ceschangements de titres accompagnent la grande révolution du travail historique durant la même pé-riode. Au début, le récit historique tend à glorifier un homme, une institution, un état. Il ne s’encombrepas de recherche de vérité. Son écriture appartient au beau langage dont la versification estla forme la plus élaborée. Ensuite, l’accès à de nouvelles sources, la rigueur de la méthode de rechercheet le développement d’autres disciplines (3) éloignent l’histoire de la littérature.
Les sociétaires
Depuis sa création, la compagnie a accueilli près de huit cents sociétaires (4), en majorité deshommes, tant cela « allait de soi » qu’au XIXe siècle, les femmes n’avaient pas leur place dans lessociétés savantes. La première est admise en 1950, sans que personne ne s’en offusque. Le noyauinitial témoigne d’une grande homogénéité d’âge, de milieu social, de formation et de culture (5).On les qualifie d’amateurs éclairés. Puis la société s’ouvre à de nouveaux venus : les chartistes, lesprofesseurs, les universitaires, les journalistes. Le monde économique est peu représenté, tandisque Lyon compte un grand nombre d’ecclésiastiques cultivés qui disposent d’un temps suffisantpour s’adonner à la recherche historique. Durant plus d’un siècle, la société forme un mondeélitiste et protégé car les statuts restreignent le nombre de sociétaires : 30 en 1807, 45 en 1831, 40en 1861, 50 en 1871, 70 en 1897. L’accroissement des effectifs est certes lié au besoin de cotisationssupplémentaires mais la société française évolue. La généralisation de l’enseignement, la prolongationde l’espérance de vie, la recherche de racines dans un monde perturbé font, parmi d’autresraisons, ouvrir les portes de la société à un monde plus large. Si le numerus clausus est supprimé en1924, c’est surtout à l’issue de la seconde guerre mondiale que la sociologie de la société estprofondément modifiée. Les réunions sont ouvertes à un public nombreux et varié, avide deconnaissances et informé par les moyens modernes de communication. La compagnie, toutefois,est dirigée en nombre égal par des universitaires, des chartistes et des amateurs éclairés qui se fontun devoir et un honneur de faire partager leurs connaissances.
Les moyens d’expression
Gestion de bibliothèques, réunions ou sorties archéologiques sont des pratiques constantes dans lessociétés savantes, et même la base de leurs actions. Mais cette action serait vaine si elle n’étaitaccompagnée de publications. Depuis 1847, la compagnie a publié ses travaux sous des titres divers: Archives, Mémoires, Bulletin... Ces ouvrages, en principe annuels, n’ont pas eu une périodicité régulièreen raison de la faiblesse des ressources ou du manque de zèle des chargés de publications. Àtitre d’exemple, la série actuelle fut relancée en 1992 après trente ans de sommeil (6). Il est loinl’heureux temps où le ministère de l’Instruction publique finançait largement les savantes publicationsdes Guigue, sous l’égide de la Société. Parfois consultée par les pouvoirs publics, et souventde son propre chef, la compagnie s’est prononcée sur les aménagements de la ville, alors que prenait naissance la notion de patrimoine. Au XIXe siècle, la Société historique fut un laboratoired’idées sur l’urbanisme et l’architecture, remplacé, de nos jours, par des services administratifsd’experts. La faiblesse des ressources n’entrava pas seulement la régularité des publications maisaussi les tentatives d’installation de la compagnie dans ses murs. De domiciles privés au Palais SaintPierre,d’une mairie d’arrondissement à l’Hôtel de Ville et, depuis 1966, aux Archives municipalesde Lyon, la société a presque toujours siégé dans des bâtiments municipaux, gage d’économie pourelle mais aussi d’un lien plus étroit avec les élus locaux.
Peut-on conclure une histoire inachevée ? Certes pas. Mais l’observation des deux siècles écoulésfait ressortir que la société a su surmonter les querelles d’hommes, survivre aux crises financièreset préciser ses objectifs. Le vaste champ ouvert par les fondateurs, la littérature, a cédé la place à unespécialisation : la recherche historique. L’histoire n’est pas achevée et de nouvelles pistes s’ouvrenttous les jours. La réunion de professionnels de l’histoire et d’amateurs, issus d’autres métiers, offrele cadre convivial et tolérant dans lequel chacun est à l’aise pour apporter sa contribution à unemeilleure connaissance du passé de notre ville. Dans un vivant présent, la société s’engage dansson troisième siècle d’existence car le passé est promesse d’avenir.
Paul Feuga, président honoraire
- Quais de Saône, coté Presqu'Ile, 2015 -
(1) Le terme « société savante » apparaît dans les années 1830
(2) Parmi les sociétés créées à Lyon au début du XIXe siècle, citons le Cercle des mosaïques (1809), la Société des amis des arts (1831), la Société de Lecture (1827), la Société académique d’architecture (1830) et la Sociétélinéenne (1822).
(3) Science et technologie, économie, démographie, sociologie, etc.
(4) Le fichier des sociétaires est publié à l’occasion du bicentenaire de la Société en 2007.
(5) Bulletin municipal de la Ville de Lyon, 6 décembre 2004 ; 9,16 janvier et 3 juillet 2006.
(6) L’index thématique et onosmatique des articles publiés est consultable du Cdrom. L’index prosopographique est consultable sur le site du Cths : http://cths.fr.